Réaliser un diagnostic de mobilité est une étape essentielle pour tout employeur cherchant à réduire ou optimiser les flux générés par son activité (domicile-travail, déplacements professionnels, visiteurs/clients, fournisseurs, etc.) ou à mettre en place des actions spécifiques impactant la mobilité des collaborateurs et collaboratrices. Le diagnostic permet en effet d’alimenter les réflexions sur le déploiement d’actions avec des éléments concrets et chiffrés. Cela participe à ce que les actions retenues correspondent à la réalité des déplacements et répondent aux besoins des collaborateurs et collaboratrices. 

On distingue trois types de diagnostics : 

• L’étude des flux de déplacements dont les déplacements domicile-travail et les déplacements professionnels (formations, salons, séminaire,…) 
• L’étude de l’accessibilité d’un site 
• L’enquête sur les pratiques et besoins en mobilité 

Si les diagnostics peuvent être réalisés individuellement et sans ordre spécifique, il est tout de même recommandé d’alimenter l’enquête en fonction des éléments identifiés dans les autres diagnostics. 

Par ailleurs, certains des éléments produits dans le cadre des diagnostics peuvent servir d’outils en tant que tels pour communiquer auprès des collaborateurs et collaboratrices (guide d’accessibilité, cartographie des lieux d’habitation, etc.). 

Étude des flux de déplacements 

Objectif, déroulé, finalité : 

Étudier les flux de déplacements vise à avoir une visibilité sur les distances parcourues pour se rendre sur le site, ou encore sur les temps de trajet associés. Cette étude peut être faite sur différents flux, comme les déplacements professionnels des collaborateurs et collaboratrices ou encore ceux des prestataires externes, et ne nécessite techniquement que de connaitre les points d’origine et d’arrivée. Néanmoins, elle est le plus souvent mobilisée dans le cadre d’une analyse des déplacements domicile-travail des collaborateurs et collaboratrices, et peut être alimentée par davantage d’information.  

L’étude des flux domicile-travail permet ainsi d’analyser les distances parcourues par les collaborateurs et collaboratrices pour se rendre au travail. Ce diagnostic nécessite d’utiliser un outil de cartographie pour placer les adresses des collaborateurs et collaboratrices sur une carte. Il s’agit ensuite d’analyser : 

• Le potentiel d’usage de certains modes de transport selon les distances parcourues, comme la marche sur les très courtes distances par exemple, 
• Les collaborateurs et collaboratrices éloignés et isolés qui pourraient avoir des problématiques spécifiques​, 
• Les concentrations de collaborateurs et collaboratrices qui pourraient représenter un potentiel de covoiturage​. 

Afin d’affiner les conclusions du diagnostic, il est recommandé de prendre en compte les horaires de travail, notamment en relation avec les horaires des transports en commun. Ce diagnostic reste néanmoins théorique et ne prend en compte ni les conditions d’accessibilité du lieu de travail, ni les contraintes professionnelles ou personnelles des individus.​ 

À l’issue de la réalisation de ce diagnostic, l’employeur connait : 

• La pertinence de la marche, du vélo ou des transports en commun pour les déplacements de ses collaborateurs et collaboratrices 
• Le potentiel de développement du covoiturage interne à l’organisation 

Les acteurs à mobiliser :  

Le service RH peut fournir le listing des adresses des collaborateurs et collaboratrices. 

Le service IT  (Information Technology) ou RGPD doit être mobilisé afin de veiller au respect du Règlement Général sur les Protection des Données (RGPD). 

Dans certaines organisations, des services disposent d’outils cartographiques pouvant être mobilisés durant cette étape. 

Les outils proposés :

Étude d’accessibilité de l’établissement 

Objectif, déroulé, finalité : 

L’étude d’accessibilité consiste à recenser et évaluer les dispositifs et infrastructures de mobilité à proximité du site, actuels et à venir. Cela permet de savoir quelles sont les offres pouvant répondre aux besoins de mobilité des collaborateurs et collaboratrices, ainsi que celles qui sont à faire évoluer. 

Ce recensement peut être l’occasion de prendre contact avec les collectivités et l’Autorité Organisatrice de la Mobilité, et ainsi identifier les interlocuteurs à qui faire remonter des besoins d’amélioration des offres. 

Pour réaliser une étude d’accessibilité exhaustive, il faut aborder les volets suivants :​ 

• Le fonctionnement du travail et dispositifs en place (télétravail, horaires, aides financières, …) 
• Les services et équipements mobilité mis en place par l’organisation (station de gonflage, borne de recharge électrique, offre vélo …) 
• L’accessibilité en voiture du site (borne de recharge publique, offre d’autopartage, plateforme de covoiturage, dimensionnement du parking, …) 
• L’accessibilité en transports en commun (plan du réseau, horaires et amplitudes de passage, …) 
• L’accessibilité en modes actifs tels que le vélo et la marche (plan du maillage cyclable, qualité des infrastructures, dimensionnement du parking vélo, qualité des trottoirs et de la signalétique…) 

À l’issue de la réalisation de ce diagnostic, l’employeur connait : 

• L’offre de mobilité actuelle et à venir pour rejoindre son site 
• Les pistes d’amélioration de l’offre de transport public, du réseau cyclable et du maillage territorial 

Les acteurs à mobiliser :  

Le service des moyens généraux (ou équivalent) possède les informations concernant les infrastructures sur site. 

Le service RH ou Paie a accès aux informations concernant les aides et remboursements effectués. 

L’Autorité Organisatrice de la Mobilité (AOM), son/ses exploitants de transports publics ont des informations sur les offres actuelles et à venir, ainsi que sur les dispositifs dont l’employeur peut bénéficier. 

Les outils proposés : 

Enquête sur les pratiques 

Objectif, déroulé, finalité : 

Diffuser une enquête permet d’impliquer l’ensemble des collaborateurs et collaboratrices dans la même démarche. C’est également une première porte d’entrée pour sensibiliser aux enjeux de mobilité durable. 

L’enquête mobilité permet d’obtenir des données concrètes sur les déplacements effectués par les collaborateurs et collaboratrices, les difficultés qu’ils rencontrent et leurs besoins. Elle peut également être l’occasion de tester l’intérêt des collaborateurs et collaboratrices pour certaines pistes d’actions ou de mesurer leur satisfaction vis-à-vis de ce qui est déjà mis en place. 

Le plus souvent, l’enquête mobilité est diffusée en ligne sous forme de questionnaire sur une durée de 2 à 3 semaines. Il est recommandé de choisir des périodes propices, comme le printemps ou la semaine européenne de la mobilité durable en septembre, et de planifier une communication importante autour de sa diffusion. 

À l’issue de la réalisation de ce diagnostic, l’employeur connait : 

• Les pratiques actuelles de mobilité de ses collaborateurs et collaboratrices 
• Le niveau de satisfaction vis-à-vis des déplacements réalisés 
• Les leviers de motivation des collaborateurs et collaboratrices 
• Les attentes en termes de solutions de mobilité des collaborateurs et collaboratrices    
• Les intentions de report modal des collaborateurs et collaboratrices 
• L’empreinte carbone des déplacements réalisés 

De la même manière que pour l’étude des flux, il peut être pertinent de s’intéresser aux déplacements d’autres populations se rendant sur le site (visiteurs/fournisseurs, …). L’enquête diffusée auprès de ces cibles est généralement plus courte et moins exhaustive que celle pour les collaborateurs et collaboratrices. Son mode d’administration diffère aussi. On privilégiera les courtes enquêtes à renseigner à l’accueil voire même la mobilisation d’enquêteurs pour administrer en face à face l’enquête. Il est en effet souvent plus compliqué de mobiliser les usagers externes de l’organisation. 

Les acteurs à mobiliser :  

Le service communication devra être mobilisé afin d’annoncer le lancement de l’enquête et de faire des relances pendant sa diffusion. Il faudra également le mobiliser pour planifier une communication sur les résultats. 

La direction peut également être mobilisée pour appuyer la communication et ainsi permettre d’obtenir un taux de réponse plus important. 

Les outils proposés :