JE VEUX METTRE EN PLACE UN PLAN DE MOBILITÉ EMPLOYEUR
Préparation d’un PDME
Les facteurs clés de réussite de son PDME :
Dans le cadre d’une démarche de Plan de Mobilité Employeur (PDME), il y a trois points à prévoir afin que le projet se déroule dans de bonnes conditions.
- Définir et valider en amont ses objectifs et son périmètre
La réalisation d’un PDME peut être motivée par plusieurs raisons : le bien-être des collaborateurs et des collaboratrices, la réduction de son empreinte environnementale, un déménagement de site, etc.
De même, il est important de définir le périmètre du projet : un site ou plusieurs, la prise en compte des déplacements des intérimaires, des fournisseurs, des visiteurs etc.
Ces éléments vont orienter les questions à se poser pendant le diagnostic, ainsi que les lignes directrices du plan d’actions. Il est donc important de fixer en amont du projet, avec l’ensemble des parties prenantes en interne, les objectifs et le périmètre du PDME pour l’employeur. Vous pouvez par exemple vous demander « Notre PDME sera réussi si… ».
- Définir la gouvernance
Il est recommandé que le PDME soit porté par un « référent mobilité », ou à défaut par un pilote bien identifié. Cette personne sera la garante de la bonne réalisation du projet et de la coordination des différents acteurs. Le projet de PDME peut mobiliser différents services, il est important d’informer les personnes concernées dès que possible et de les impliquer tout au long de la démarche.
La réalisation du PDME devra également inclure une réflexion sur la gouvernance du plan lors de sa mise en œuvre. Une implication en amont des différents acteurs permettra d’identifier les marges de manœuvre et les points d’attention pour travailler ensemble à la mise en application des actions par la suite.
- Programmer des actions de communication
La réussite du PDME dépend principalement de l’implication des collaborateurs et collaboratrices dans une démarche d’évolution des pratiques de mobilité vers des alternatives durables. Il est donc essentiel de communiquer dès que possible auprès d’eux pour les sensibiliser, les mobiliser et créer une véritable dynamique autour du projet. La stratégie de communication idéale comprend plusieurs temps forts :
- Au lancement de la démarche,
- Lors de la diffusion de l’enquête,
- Lors des résultats de l’enquête,
- Lors de l’organisation d’un atelier de co-construction,
- Lors de la proposition de plan d’actions.
Acteurs internes :
L’élaboration d’un PDME est une démarche transversale, qui doit rassembler les représentants de différents services :
- La direction du site,
- La direction des ressources humaines,
- Le département des finances et du budget,
- Le service communication interne et externe,
- Les représentants du personnel,
- Le Comité santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT/ CSE),
- Certains services techniques : environnement, entretien, logistique,
- Les collaborateurs et collaboratrices et collaboratrices, etc.
Acteurs externes :
Pour mener à bien votre démarche, vous pouvez également compter sur de nombreux acteurs externes :
- L’Autorité Organisatrice des Mobilités (AOM) est l’interlocuteur privilégié puisqu’elle s’occupe des réseaux de transports en commun, du transport à la demande, de l’autopartage, des services publics de location de vélos, des services de covoiturage, du réseau de parkings relais, etc. L’AOM dispose parfois d’un service de conseil en mobilité pour accompagner les employeurs de son territoire.
- Vous pouvez aussi associer les exploitants de réseaux de transports qui peuvent fournir des données utiles à l’établissement du diagnostic et participer à des propositions techniques d’amélioration de l’offre.
- Les directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) constituent le pilote régional de la mise en œuvre des politiques publiques du ministère Territoires, Ecologie, Logement. Elles s’assurent de l’application des lois concernant la prévention des pollutions, des risques et des nuisances. Sauf mention spécifique dans le PPA (Plan de Protection de l’Atmosphère), la DREAL est en charge de la collecte des PDME pour les sites soumis à un PPA.
- Votre Chambre de commerce et d’industrie (CCI) joue, elle-aussi, un rôle de conseil et d’animation, et peut favoriser le regroupement pour des Plans de Mobilité Employeurs Communs (PDMEC).
- Il existe aussi des réseaux de conseillers locaux, pour vous aider dans la gestion de votre projet. On retrouve par exemple Pro’mobilité pour l’Île-de-France ou encore Déclic mobilités pour les Hauts de France.
- Enfin, des cabinets de conseil ou bureaux d’études spécialisés en mobilité durable peuvent vous accompagner dans votre démarche.
Outils mis à disposition :
Réalisation du diagnostic
Il est primordial de réaliser un diagnostic avant de définir le plan d’actions du PDME. Cela garantit que les actions identifiées et mises en œuvre répondront à un besoin réel des collaborateurs et collaboratrices et collaboratrices et seront adaptées à leurs situations de mobilité.
Dans le cadre de la démarche de PDME, le diagnostic se décompose en 3 volets.
Définition du plan d’actions
Les objectifs du PDME sont soutenus par un ensemble de mesures opérationnelles présentées dans le plan d’actions. Le choix de ces mesures peut faire l’objet d’une concertation en interne, notamment avec la participation des collaborateurs et collaboratrices et collaboratrices, ou même d’une consultation d’acteurs externes à l’établissement.
3 leviers d’actions :
Les actions retenues correspondent généralement à trois axes sur lesquels les employeurs peuvent agir :
- Réduire les déplacements
Il s’agit de toutes les actions visant à réduire le nombre ou la distance des déplacements réalisés. L’employeur peut ainsi mettre en place du télétravail et développer l’usage des outils numériques comme la visioconférence, donner accès à des sites ou des espaces de coworking plus proches des domiciles, ou encore réorganiser les déplacements professionnels si l’activité s’y prête.
- Encourager les alternatives à la voiture individuelle
En fonction de l’offre de mobilité disponible sur le territoire et des distances à parcourir, l’employeur peut promouvoir un ou plusieurs modes de transport comme les modes actifs que sont la marche et le vélo (qu’il soit musculaire ou avec une assistance électrique) ou les modes partagés comme les transports en commun ou le covoiturage grâce à diverses actions d’animation et de communication ou des actions de services ou d’infrastructures.
- Optimiser les flottes de véhicules
Qu’il s’agisse de véhicules de fonction ou de véhicules de services, il est possible d’optimiser sa flotte en ajustant le nombre de véhicules aux besoins des collaborateurs et collaboratrices et collaboratrices, en choisissant des vélos ou des véhicules à motorisations à faibles émissions et en formant les collaborateurs et collaboratrices à l’éco-conduite.
Une fois le plan d’actions rédigé et adopté, il est recommandé de l’envoyer, avec le diagnostic, à l’AOM du territoire. Il est par ailleurs obligatoire de le faire si aucun accord n’est trouvé sur la mobilité durant les Négociations Annuelles Obligatoires. Certaines AOM ont des plateformes de dépôts dédiées (Lille, Bordeaux), voire proposent des trophées aux employeurs engagées (Toulouse).
A défaut d’AOM locale, c’est la Région qui pourra être destinataire du document. Cela contribuera à faire évoluer l’offre territoriale et à identifier les besoins communs à plusieurs employeurs. Sur certains territoires, les employeurs engagés dans un PDME peuvent également bénéficier d’actions de conseil ou d’animation de la part des AOM.
Outils mis à disposition :
Mise en œuvre
Les facteurs clés de réussite pour un PDME impactant :
Tout comme pour le lancement de la démarche, il y a trois points à aborder nécessairement pour que le PDME ait une mise en œuvre efficace :
- Valider des moyens : budget, planning, partage
Le budget nécessaire à la mise en place des actions est évidemment à valider dès que possible afin de garantir leur faisabilité. Cela nécessite de mettre les personnes en mesure de prendre ces décisions dans la boucle du projet en amont.
L’ensemble des actions ne pourront pas être déployées en même temps, il est donc important de prévoir un planning réaliste de mise en œuvre en prenant en compte les éléments suivants :
- Les temps forts de la mobilité : septembre avec la Semaine Européenne de la Mobilité et les mois de mai et juin pour les mobilités actives et la sécurité routière. Le challenge Mai à Vélo a lieu tous les ans par exemple.
- La mise en place d’actions touchant au même mode de transport de manière coordonnée peut renforcer leur impact (exemple : journée test de vélo à assistance électrique, suivi d’une semaine de challenge visant à utiliser le vélo et d’un atelier de réparation de vélo)
- Pour être efficaces, les actions d’animation et de communication doivent être programmées plusieurs fois sur l’année et répéter chaque année.
Enfin il est important de valider les moyens humains derrière chacune des actions. Si le pilote du projet, ou référent mobilité, s’occupe de la coordination des actions et de leur suivi, il n’est pas directement responsable de la mise en œuvre opérationnelle des actions et d’autres acteurs devront être mobilisés pour le faire et potentiellement avoir besoin d’être outillé.
- Organiser le suivi
Il est indispensable d’organiser le suivi des actions mises en place afin de vérifier la réalisation des objectifs initialement fixés, de corriger certaines actions si nécessaire et de déployer de nouvelles idées pour entretenir la démarche. Le pilote du projet doit aussi avoir du temps pour réaliser cette tâche.
Le suivi doit être effectif dès la mise en œuvre du plan d’actions grâce à des indicateurs adaptés, pragmatiques, faciles d’utilisation et intelligibles. Ces indicateurs peuvent être de deux ordres : indicateurs de mise en œuvre (font état des actions effectivement réalisées, exemples : nombre de nouvelles places de stationnement vélo, nombre d’animations organisées, etc.) et des indicateurs de résultats/d’impact (mesure les avantages ou conséquences immédiates des actions pour les bénéficiaires directs, par exemple : taux d’usage des espaces de stationnement, nombre de participants aux animations, etc.).
Les indicateurs choisis dépendent des objectifs de l’employeur et des actions mises en œuvre. Néanmoins, certains indicateurs sont indispensables à suivre :
- Les parts modales, en nombre de déplacements et en km parcourus ;
- Les émissions de polluants ;
- Les impacts financiers (montants annuels des aides financières, budget dédié aux actions d’animation ou de communication, investissement dans des infrastructures).
Grâce au calcul des indicateurs, le comité de pilotage, en association avec les salariés et les instances représentatives du personnel peut évaluer la mise en œuvre du PDME et :
- Mesurer si les objectifs sont atteints,
- Vérifier la qualité de l’engagement des publics visés,
- Disposer d’un système d’alerte et pouvoir ainsi ajuster et adapter les actions.
- Conduire le changement
Comme évoqué lors de la réalisation du PDME, la communication joue un rôle clé dans la mobilité des collaborateurs et collaboratrices dans la démarche et donc dans l’évolution de leurs pratiques de mobilité vers des alternatives durables.
Les efforts de communication et de sensibilisation doivent être programmés et répétés, en cohérence avec la mise en œuvre du plan d’action afin qu’il soit efficace. La mise en place des premières mesures pourra par exemple être formalisée via des journées de lancement.
Pour en savoir plus sur l’accompagnement au changement de comportement, consultez la page dédiée :
Évaluation du PDME
En complément du suivi, il est recommandé de réaliser une enquête annuelle, ou a minima tous les 3 ans. Cette enquête concerne les mêmes cibles que l’enquête initiale et devra mobiliser les mêmes conditions de mise en œuvre et de diffusion, y compris en termes de moyens de communication associés.
Le contenu de l’enquête permettra d’identifier :
- La connaissance du PDME par les collaborateurs et collaboratrices, ainsi que sa notoriété,
- Les évolutions avérées dans les pratiques de mobilité des collaborateurs et collaboratrices,
- Les points positifs relevés depuis la mise en œuvre du PDME, en général et pour certaines mesures clés,
- Les difficultés rencontrées dans le cadre des mesures initiées par le PDME, ainsi que les solutions à envisager pour remédier à ces difficultés,
- Les solutions complémentaires à envisager pour développer et pérenniser la démarche de PDME.
Une fois l’enquête analysée, un rapport de mise à jour pourra être produit afin de cibler les éventuelles réorientations nécessaires. Il devient très pertinent de repenser le plan d’action et de venir le compléter après 3 ans.
Il est important de communiquer largement sur les résultats de cette évaluation afin d’entretenir la dynamique autour de la démarche et de s’assurer que les retours des collaborateurs et collaboratrices sur la mise en œuvre du PDME sont bien pris en compte.
Le suivi et l’évaluation du PDME doivent porter sur plusieurs années afin de mesurer l’efficacité des actions proposées. Pour une réelle efficacité du projet, il faut compter au moins cinq ans.
Outil mis à disposition :